
Théobald : l'art de relier !
La peinture de Théobald n’est pas très loin de l’abstraction, mais il est encore de ceux qui convoquent le monde sous nos yeux.
Peinture de paysage ? Cette expression renvoie à des images aux contours trop précis pour bien convenir. Il faudrait parler plutôt, le concernant, de paysages d’âmes. Une conscience est là, face au monde, et attirée par lui. On pénètre dans un territoire intérieur.
Ces paysages offerts remontent de très loin, de ce qui aurait pu demeurer enfoui en soi: une mémoire intime, familiale, géographique - l’Alsace du nord,- qui constitue le fond de l’être. Il ressort souvent de ces « vues » / « visions », un appel des lointains, immémorial : « Homme, où es-tu ? »
Que voit-on ? Presque toujours des montagnes douces, dont l’artiste aime souligner les formes, par des lignes, noires, rouges, qui traversent le paysage, mis en flux. On voit encore le ciel, beaucoup de ciel, clair ou bien noir, orageux. Les nuages, masses compactes et mouvantes. Des champs, d’herbe verte ou de terre lourde, sombre. De vastes étendues de terre. La terre qui nourrit l’homme. La terre de laquelle l’homme a été tiré et à laquelle il revient. Le passage des saisons : la neige parfois, et parfois des visions plus claires, printanières, évanescentes, comme encore éblouies par la beauté du monde.
Théobald Diebolt
du 02/04/25 au 02/11/25
Le point commun que l’on peut trouver entre toutes ces œuvres est : la ligne d’horizon. Comme une hantise. Jamais le paysage ne se ferme. Il est là, devant nous, comme une proposition à entrer, dans l’espace ouvert. D’ailleurs Théobald affirme : « Quand je perds l’horizon, souvent ma série s’arrête. »
Comment cette peinture advient-elle ?
Il passe dans toute sa pratique, quelque chose de l’ordre de l’artisanat. Il a le goût des matériaux simples, brutes. Sans compter qu’il est, de manière effective, un artisan relieur : les 66 livres exposés (chiffre à relier au nombre de livres contenus dans la Bible protestante), témoignent de cette pratique, versant complémentaire de son travail.
Si l’on pose la question des sources d’inspiration, il en est deux qui sont avouées par lui : il s’agit d’abord d’Anselm Kiefer, artiste contemporain majeur (né en 1945) et des paysages de Egon Schiele (1890-1918). S’il y a écho, il y a bien, également, écart, entre lui et eux.
Ce n’est pas une peinture intellectuelle, symbolique, ayant besoin de mots pour s’expliquer, c’est une peinture qui touche, de manière immédiate. Elle saisit. Elle impacte la sensibilité par sa force expressive, et j’ose dire, par sa beauté, car Théobald n’a pas renoncé à l’esthétique.
Jean-Michel BLOCH
Formations de Pierre Diebolt
BAC STI Arts Appliqués en 2000
CEAP (certificat d’études d’arts plastiques) à l’ENSA de Dijon, en 2003
CAP art de la reliure, passé en 2011
Pierre Diebolt exerce le métier de relieur à Fougerolles (département de la Haute-Saône)
https://dprelieur.com
Insta @dprelieur
@theobalddie



Lucien Jung - Portraits
Lucien Jung est né le 8 octobre 1936 à Schiltigheim, en Alsace. Il s’est très vite intéressé à la peinture. En 1953, au vu de ses premières œuvres, le Dr Ernest Wickersheimer, neveu et exécuteur testamentaire d’Emile Stahl, le prend sous sa protection. Il lui offre de travailler dans l’atelier de Stahl et dans leur parc.
Lucien obtient le brevet de compagnon en 1957 et sort brillamment diplômé de l'École des arts décoratifs de Strasbourg en 1958, malgré un certain absentéisme.
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A 27 ans il a déjà peint plus de 500 toiles. À cette époque, il rencontre Claire qu’il épouse en 1965 ; ensemble, ils s’installent à Schiltigheim dans un appartement qu’ils ne quitteront plus.
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Lucien a enseigné au lycée de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, où il fut fort apprécié de tous - élèves, collègues et encadrement. Il donnera, en 1964, une exposition fort remarquée dans cette ville. Suite à des ingérences du petit monde de l’art, où son humanisme lui valait quelques inimitiés, il quitta l’éducation nationale en 1968.
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Il se consacra alors entièrement à son art ; c’est une période de forte production et de nombreuses expositions, ne citons que plusieurs expositions au Grand palais à Paris, et une autre, très remarquée, en 1971, au centre culturel de Berlin, où, avec Claire, ils furent reçus comme des chefs d’état.
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En mai 1973 il est victime d’un accident de la route : un coup du lapin bloquera sa nuque et sa verve artistique avec, à la clef, un procès interminable. Il se lance alors dans des recherches sur différents peintres et sur leurs œuvres.
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En novembre 1993, une rétrospective agrémentée de nouvelles toiles dont un portrait magistral de son ami Tomi Ungerer, fête sa renaissance à Molsheim au grand dam de ses détracteurs. Il se remet à peindre avec plus de fougue, mais un nouvel accident freine ce retour en 1995.
En 2006, une grande exposition à l'Hôtel de Ville de Strasbourg organisée par son ami A. Peter sera l’occasion de l’édition par BF éditions d’un petit livre: Lucien JUNG, le portrait et le livre.
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Il continuera à peindre, à un rythme moins soutenu mais des toiles importantes, jusqu’à la fin de sa vie le 29 mai 2012.
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Contact : Association "Les Amis de Lucien et Claire JUNG"
20 rue de la division Leclerc 67170 Brumath
Mail : cllucienjung@gmail.com




